Des élèves de troisième effectuent un voyage en Allemagne, au camp de Ravensbrück

Dans la continuité du travail mené depuis le début de l’année autour du parcours de Renée Rihet, des élèves de troisième effectuent un voyage en Allemagne, au camp de Ravensbrück.

Née le 14 mars 1921 à Paris Xe arrondissement, et décédée le 8 novembre 2005 à Brassy, Renée Rihet fut une résistante FTP, agent de liaison d’Eugène Cas (son mari qui fut fusillé au Mont Valérien) dans le Groupe spécial d’exécution (GSE) de la région parisienne. Déportée à Ravensbrück, elle fut rapatriée en mai 1945, devint conseillère municipale de Stains, de 1947 à 1971 sur la liste communiste conduite par Louis Bordes, adjointe chargée des affaires sociales du 12 juillet 1948 au 30 mars 1967.

Jour 1 :

Après une nuit (très) courte dans le car et un petit-déjeuner dès notre arrivée à Ravensbrück, nous avons pu visiter le camp dans la matinée accompagnés par notre guide Thomas. Nous avons également rencontré Sonia, petite-fille de Renée Rihet, et son compagnon Éric, qui nous accompagneront tout au long de la semaine.
Cette après-midi, les élèves ont pu participer à un atelier photos au sein de l’exposition permanente du Mémorial et ainsi se plonger dans la mémoire du camp à travers les différents objets personnels et documents présentés dans les salles.

Jour 2 :

C’est encore une journée riche que nous avons vécue. Après une bonne nuit de sommeil, les élèves étaient frais et dispos pour accueillir Monika Schnell, qui travaille aux archives de Ravensbrück. Lors de son intervention, elle nous a expliqué la manière dont ont été constituées les archives. Elle nous a également présenté le fruit de ses recherches concernant le parcours de Renée Rihet dans les différents camps de concentration. 

Ensuite, Thomas, notre guide, a orienté le travail des élèves sur les  bourreaux au travers de l’exposition « Im Gefolde der SS » (dans le giron des SS), dans une des maisons des gardiennes. En groupes, les élèves ont choisi une salle qu’ils souhaitaient présenter ensuite, ainsi que trois éléments en particulier (une photo, un article, une citation, un objet). Ils en ont ainsi appris davantage sur le rôle et la personnalité de ces femmes gardiennes au sein du camp. 

Juste après le déjeuner, Sabine Rüber, conservatrice et spécialiste des objets exposés au camp, nous a présenté « L’orchestre de nains », une pièce composée de six nains fabriqués avec différents matériaux (fil à coudre, cartons, textile, papier ou encore poils de lapin angora). Cette création avait été prêtée jusqu’à récemment au Mémorial de la Shoah, et elle vient de retrouver la collection de Ravensbrück. La musique avait une très grande importance dans le camp, d’où le choix de nous présenter un objet aussi riche émotionnellement. 

L’après midi s’est poursuivi par la restitution des différents groupes dans les salles de la maison des gardiennes, puis par la visite de l’une des maisons dans lesquelles avaient vécu les responsables SS et leurs familles.

Enfin Sonia et Eric, avec les élèves, ont poursuivi les enregistrements de certains passages de la chanson, notamment en espagnol et un ajout en langue anglaise. Tous ont participé avec entrain et implication. Pour clôre cette journée, nous avons tous repris le chemin de l’entrée du camp, où Sonia et Eric ont symboliquement souhaité filmer les portraits des élèves. 

Demain nous reprenons la route pour une nouvelle destination : Berlin…

Jour 3 :

Aujourd’hui, c’est journée berlinoise!!

Première étape au stade olympique.
Le «Olympiastadion Berlin» fur bâti à l’occasion des jeux olympiques de 1936. Ce stade est depuis le domicile historique de l’équipe de football du Herta BSC Berlin. D’une capacité de 70.000 places, sa visite nous a impressionnés et beaucoup intéressés.

Mais une matinée aussi sportive ça affame… Donc, après petit «city tour» en car (merci à Stanislas notre super chauffeur pour l’itinéraire), nous avons fait un déjeuner 100% local chez le meilleur döner kebab de la ville (merci Mme Ochs pour le très bon plan)!! Et, pour digérer tout cela, une promenade s’imposait: direction le quartier du «Checkpoint Charlie» (un des postes-frontières de Berlin qui permettait de franchir le mur qui séparait la capitale allemande en deux secteurs, Est et Ouest, pendant la guerre froide) et à Potsdamer Platz, à la découverte de certains vestiges du mur tristement célèbre.

Jour 4 :

Aujourd’hui nous avons pris la route pour Neubrandenbourg à environ 50km de Ravensbrück. Après une balade de 30min dans les bois, durant laquelle Martin et Delphine, nos guides, ont invité les élèves à maintenir tous leurs sens en éveil, nous sommes arrivés sur le site de commémoration de Waldbau, un sous-camp de Ravensbrück, situé en plein milieu de la forêt. Dans ce camp, les femmes ont effectué un travail forcé pour l’industrie de l’armement allemande, durant la Seconde Guerre mondiale. A travers un parcours, ils ont découvert les vestiges des anciens bâtiments, une exposition photos et des installations artistiques mettant en lumière les identités des déportés ainsi que certains objets leur ayant appartenus. Un texte a également été lu par un de nos élèves pour rendre hommage à une française ayant subi le travail forcé dans ce camp. 

Après un copieux déjeuner bien mérité et apprécié par nos jeunes, nous avons passé l’après midi au Musée Régional de Neubrandenbourg où les élèves ont apprécié découvrir les différentes collections, manipuler avec des gants divers objets trouvés sur le camp et se trouvant actuellement dans le dépôt du musée, et pour certains jouer quelques notes de piano! Le musée, qui se trouve dans un ancien monastère franciscain, propose également une présentation de l’histoire de la ville et de sa région.

Durant cette journée tous nos intervenants ont salué l’intérêt et l’esprit positif du groupe. Merci à eux pour leur accueil, leur gentillesse et leurs explications fournies en allemand, en anglais et en français ! 

Les élèves profitent actuellement de leur dernière soirée à l’auberge pour montrer leurs talents footballistiques, pour se promener ou tout simplement se détendre après une journée encore riche en découvertes !

Bonne nuit à tous et à demain.

Jour 5 :

Et voilà, le dernier jour est arrivé… 

L’occasion de mettre en place une performance commémorative à l’occasion de laquelle les élèves se sont enregistrés en lisant des témoignages de déportées que nous avons écoutés au fil d’une promenade à travers le camp, et de dresser un bilan de cette belle semaine…

Positif le bilan, très positif. Nous avons tous beaucoup appris et beaucoup apprécié ces quelques jours ensemble, et nous en garderons de très jolis souvenirs: merci M. Pontagnier !!!